16. novembre 2020

Avec environs 90’000 poids lourds par an, le col du Simplon est le troisième passage du fret routier à travers les Alpes. L’Initiative des Alpes se réjouit que la Police cantonale valaisanne renforce ainsi enfin ses contrôles des poids lourds sur cet axe. Ils contribuent à la sécurité routière et réduisent ainsi le danger pour la population et la nature. Cependant, sur un tel axe si dangereux, il faudrait procéder à des contrôles encore bien plus importants. Compte tenu du taux encore très élevé d’irrégularités, l’Initiative des Alpes demande qu’à l’avenir plus d’un camion sur dix soit contrôlé, au Simplon comme sur les autres routes de transit.

Le canton du Valais compte un centre de contrôle du trafic lourd (CCTL) qui est basé à Saint-Maurice, soit à plus de 100 km du col du Simplon, alors que cet axe alpin voit passer environ 90’000 camions par année, contre 27’000 en l’an 2000. Pour améliorer la sécurité routière, le Chef du Département de la sécurité, des institutions et du sport, le Conseiller d’Etat Frédéric Favre, ainsi que le Commandant de la Police cantonale, Christian Varone, ont décidé de renforcer les contrôles et leur personnel sur cet axe. Depuis le 1er novembre 2020, quatre agents de police et un mécanicien travaillent entre Gondo à la frontière italienne et Gamsen dans la vallée du Rhône en attendant l’ouverture de deux nouveaux CCTL ces prochaines années. « Avec des contrôles plus réguliers et une présence renforcée, nous espérons voir moins d’accidents » révèle Mathias Reynard, membre du comité de l’Initiative des Alpes et conseiller national. Même si ce renforcement est à saluer, l’Initiative des Alpes déplore le manque de contrôles au niveau national. En effet, actuellement, seuls environ 4% des poids lourds sont contrôlés. L’Initiative des Alpes veut porter ce chiffre à un camion sur dix sur les routes de transit en Suisse. Ceci est absolument nécessaire puisque sur les 3’347 poids lourds contrôlés en 2019 en Valais, plus d’un tiers ont été sanctionnés pour des irrégularités et que 118 camions ont dû être immobilisés, ce qui représente deux par semaines.

Mais même avec des contrôles renforcés, le problème du transport de marchandises dangereuses perdurera sur la route du col du Simplon. Interdits sur les trois autres passages alpin (les tunnels du Gothard, du San Bernardino et du Grand-Saint-Bernard), les matières toxiques et inflammables ont le droit de traverser la route sinueuse du col du Simplon qui culmine à plus de 2’000 m d’altitude. « C’est juste irresponsable de laisser encore passer des camions remplis de matières dangereuses sur cet axe avec tous les risques que cela engendre, pour la population riveraine et l’environnement ! »  s’insurge Isabelle Pasquier, membre du comité de l’Initiative des Alpes et conseillère nationale. Pour l’Initiative des Alpes, il faut interdire le transport de marchandises dangereuses sur tous les axes de transit et les transférer sur le rail. Afin de mesurer l’évolution du transport de marchandises dangereuses au Simplon, Isabelle Pasquier a déposé une motion qui a déjà été approuvée par le Conseil national. Pour rappel, en 2016, environ 11’000 poids lourds chargés de matières premières toxiques ont empruntés le col. Ce chiffre correspond à 40 camions par jour ou à un camion sur 8.