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Les candidats pour la Pierre du diable 2019
Produire à des milliers de kilomètres est rentable mais insensé face au changement climatique ! Les trois produits ci-dessous engendrent des transports absurdes et sont candidats à la Pierre du diable :
«Voss» – eau de Norvège, Migros
Migros vend depuis peu de l’eau de la marque « Voss » en provenance de Norvège. Coop a elle choisi de retirer le produit de ses rayons. La bouteille en verre et la pureté sont avancées comme arguments de vente mais son transport sur 1512 kilomètres laisse une empreinte carbone qui est 7180 fois plus élevée que celle de notre eau du robinet.
Le porte-parole de Migros, Tristan Cerf, explique que plus de 60 % de l’eau mise en vente par Migros, provient de sources domestiques et que « le transport a un impact mineur sur le bilan écologique ». Un avis que nous ne partageons pas.
« Gusto Italiano » – jambon cuit, Aldi
Le distributeur Aldi propose la gamme de charcuterie « Gusto Italiano ». Le jambon montre de manière exemplaire l’éclatement des sites de production. Les porcs sont abattus aux Pays-Bas, leur viande est transportée par camions frigorifiques vers l’Italie (Bergame) pour y être transformée.
Le jambon est tranché et emballé en Autriche avant d’être distribué et vendu en Suisse. L’empreinte carbone résultant du transport est 9 fois plus élevée que celle du jambon local. La marque offre l’avantage de mentionner en petits caractères les provenances multiples, ce qui améliore toutefois pas la situation.
« Swiss Air Deluxe » – air des Alpes en spray
L’air pur des Alpes est associé à l’attrait touristique de la Suisse. Des entreprises proposent de l’air alpin en bombe aérosol, ciblant la population des mégalopoles polluées. Le produit valaisan « Air des Alpes Edition Mont-Blanc » vise les touristes, la zurichoise « Swiss Air Deluxe » exporte quant à elle en Asie. « Swiss Air Deluxe » promeut sur son site Internet que l’air alpin aide à perdre du poids, protège le cœur et améliore les valeurs sanguines. Une bouteille de 9 litres d’air comprimé permet près de 200 inhalations, Un gadget, en considérant qu’un adulte respire environ 10 000 litres par jour ! L’exportation d’une bouteille « Swiss Air Deluxe » en Thaïlande implique un transport de 19 800 kilomètres. Pour rien !
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Les candidats pour le Cristal de roche 2019
De nombreux projets contribuent à réduire les transports et à valoriser l’économie locale : l’Initiative des Alpes a sélectionné ces trois démarches judicieuses pour le Cristal de roche 2019.
« Repair Café » - Proposé par l’alliance des associations de consommateurs
Réparer au lieu de jeter – tel est l’objectif des Repair Cafés. Les organisations de protection des consommateurs des trois régions linguistiques ont développé ce projet, qui vise à promouvoir l’échange convivial et la réparation gratuite. Des jouets, des meubles, des vélos et même des appareils électroniques, la palette d’objets pouvant être réparés est large. « Nous voulons offrir des solutions concrètes, accessibles à tous pour faire durer les objets, et redonner le pouvoir d’agir aux consommatrices et consommateurs », explique Laurianne Altwegg, responsable à la FRC.
« Malterie de Satigny » - Produit par le Cercle des agriculteurs de Genève
« Une bière genevoise portait l’appellation locale mais ne contenait pas de matières premières agricoles de la région, un non-sens pour un canton céréalier » explique John Schmalz, directeur du Cercle des agriculteurs genevois, qui a eu l’idée de redévelopper la première malterie en Suisse. Elle produit depuis 2015 et a fait des émules dans d’autres cantons. Une diversification intéressante pour les familles paysannes, mieux payées pour l’orge brassicole que pour la céréale fourragère. Le malt genevois est toutefois deux fois plus cher pour les brasseurs que le malt importé. La relocalisation de la production de malt réduit les transports et réunit les familles paysannes, les brasseurs artisanaux et les amateurs de produits locaux.
« Basis 57 » - Une pisciculture proche du tunnel de base du Gothard
« Les consommateurs sont de plus en plus préoccupés par la qualité, la durabilité et l’origine de leurs aliments », affirme Myriam Arnold, responsable du marketing de « Basis 57 nachhaltige Wassernutzung AG ». Sise au portail nord du tunnel de base du Gothard à Uri, elle produit du poisson frais de manière durable et son objectif est d’atteindre 1200 tonnes par année. Elle utilise l’eau chaude et propre des montagnes, qui s’infiltre dans les tubes du tunnel comme ressource pour la pisciculture. Basis 57 est l’une des rares aquacultures suisses qui n’importe pas d’œufs de poisson, mais les produits elle-même.