A l’avenir, il sera interdit aux chauffeurs de camion de passer leur temps de repos dans la cabine de leur véhicule durant leur temps de repos hebdomadaire. Après le Conseil national en septembre dernier, le Conseil des Etats a décidé à son tour de soutenir à une nette majorité la motion Storni (TI) qui demande de meilleures conditions de travail dans le domaine du transport routier de marchandises. L’Initiative des Alpes est satisfaite car il est évident que la sous-enchère salariale nuit non seulement aux chauffeurs mais freine également le transfert du trafic de la route au rail. Les conditions de travail du secteur du transport routier international doivent donc être améliorées de manière significative.
Actuellement, les conditions de travail des chauffeurs de poids lourds en Europe sont précaires : les camionneurs sillonnent les routes pendant des semaines et dorment dans leur cabine pour un salaire qui n’atteint en partie pas les 600 euros par mois. Le transport routier de marchandises à travers le continent se fait à des prix défiant toute concurrence faisant ainsi des chauffeurs d’Europe de l’Est des victimes de la sous-enchère salariale. Beaucoup d’entre eux traversent la Suisse.
L’Initiative des Alpes se réjouit ainsi du vote du Conseil des Etats sur la motion du conseil national tessinois Bruno Storni puisqu’elle répond à une revendication de longue date de l’association. Cette motion ne contribue pas seulement à la transparence des coûts du transport de marchandises : en interdisant aux chauffeurs routiers de passer leur temps de repos dans leur cabine, elle empêche également de nombreuses entreprises de transport étrangères de profiter d’une concurrence déloyale.
Transfert du transport de marchandises vers le rail renforcé
« Seules des conditions de travail semblables pour le rail et la route sont les garants d’un transfert de trafic de marchandises vers le rail » insiste Marina Carobbio Guscetti, vice-présidente de l’Initiative des Alpes et conseillère aux Etats. « Ce n’est pas avec des prix cassés dans le domaine du transport routier que la politique du transfert de marchandises voulue par le peuple et inscrite dans la Constitution pourra être pleinement réalisée ». En Europe, le Danemark connait par exemple déjà cette interdiction de passer le repos hebdomadaire en cabine et les sanctions pour les propriétaires des véhicules sont élevées (environ 3000 francs). Pour l’Initiative des Alpes, il ne fait aucun doute que les conditions de travail du secteur du transport routier international de marchandises doivent être améliorées et adaptées à celles qui règnent dans le secteur ferroviaire. Avec son reportage multimédia « Vivre en cabine » réalisé en 2018, l’Initiative des Alpes relevait déjà combien les conditions de travail étaient déplorables et la nécessité de juguler les agissements illégaux et la sous-enchère salariale.