Lors de contrôles sur les routes suisses, un camion sur trois est appréhendé et près d’un sur douze immobilisé immédiatement. Cette statistique alarmante concernant les contrôles du trafic lourds faits en 2022 vient d’être publiée par l’Office fédéral des routes (OFROU). Il est inadmissible de faire des économies sur la sécurité au détriment des autres usagers de la route et de l’environnement. Les chiffres concernant le trafic de camionnettes sont décevants eux aussi: dans ce secteur de transport en pleine expansion, près d’un véhicule contrôlé sur deux présente des irrégularités. L’Initiative des Alpes demande que davantage de contrôles et de sanctions soient prévus afin que ceux-ci aient un effet vraiment dissuasif.
L’Initiative des Alpes demande davantage de contrôles de meilleure qualité
« Pour nous, il est incompréhensible que depuis des années, cette situation critique dans le secteur des transports de marchandises routiers ne s’améliore pas. Un poids lourd défectueux sur trois, c’est beaucoup trop. Manifestement, les contrôles effectués jusqu’à présent n’ont pas les effets dissuasifs escomptés. C’est pourquoi, il est nécessaire de les intensifier, en particulier dans les centres de contrôles trafic lourd qui sont bien équipés pour cette tâche, et de renforcer les sanctions. Ces mesures sont essentielles pour augmenter la sécurité routière des autres usagers et usagères de la route et pour l’environnement. »
Isabelle Pasquier-Eichenberger, membre du comité de l’Initiative des Alpes et conseillère nationale
Le centre de contrôle tessinois doit être pleinement exploité le plus rapidement possible
« Les contrôles du trafic lourd sur l’axe du Gothard au Tessin sont depuis longtemps tout à fait insuffisants. 880’000 poids lourds ont traversé les Alpes par la route sur cet axe. Le canton d’Uri en a contrôlé 15’675 dans son centre de Ripshausen en 2022 et le Tessin, lui, en a inspecté 7’415. C’est bien trop peu. Heureusement, depuis l’automne 2022, le centre de contrôle de Giornico TI sur la rampe sud du Gothard est enfin opérationnel. Cette installation était attendue depuis longtemps et comble une lacune béante dans le réseau de contrôle. » À présent, il s’agit d’exploiter pleinement ce centre de contrôle le plus rapidement possible. Ce n’est qu’ainsi qu’il pourra apporter sa pleine contribution à la sécurité routière.
Isabelle Pasquier-Eichenberger, membre du comité de l’Initiative des Alpes et conseillère nationale
Marchandises dangereuses sur l’axe du Simplon est une bombe à retardement
« Les camions qui transitent entre l’Italie et le Valais empruntent la route du Simplon qui culmine à plus de 2’000 mètres d’altitude. Cet axe alpin voit passer environs 90’000 poids lourds par années, dont 11’000 sont chargés de matières dangereuses. Un accident impliquant l’un de ces camions seraient fatal pour les riverains et environnement alpin. L’Initiative des Alpes se bat depuis des années pour d’une part renforcer les contrôles sur cette dangereuses routes de montagne, d’autre part interdire le passages des poids lourds qui transportent des matières dangereuse. Or, il apparaît que le nombre de contrôles mobiles a diminué de 711 contrôles, passant de 2’455 en 2021 à 1’744 en 2022, tandis que ceux effectués aux centres de contrôles de St-Maurice et de Viège ont légèrement augmenté (2’690 contrôles en 2021 et 2’956 en 2022).De plus, la Confédération et le Canton tardent à prendre leurs responsabilité pour réguler ce trafic de matières dangereuses. C’est une vraie bombe à retardement. »
Isabelle Pasquier-Eichenberger, membre du comité de l’Initiative des Alpes et conseillère nationale
Aperçu de la statistique de contrôle 2022
Les statistiques relatives aux contrôles des véhicules lourds dressent un tableau choquant pour l’année 2022 : 32’153 véhicules ont été contrôlés dans les centres de contrôle du trafic lourd, 36 %, ou 11’467, ont été appréhendés et près de 7,4 %, ou 2’382 véhicules, immobilisés. En ce qui concerne les contrôles mobiles, le double de véhicules environ, soit 58’947, ont été contrôlés dont plus de 16 % ou 9’447 ont été appréhendés. En outre, près d’un véhicule sur trente, soit 2’318 au total, a été immobilisé. La situation est d’autant plus préoccupante que les contrôles mobiles sont moins poussés, on peut donc s’attendre à un nombre important d’irrégularités non détectées. Les irrégularités et immobilisations résultent principalement du non-respect des dimensions et poids autorisés, de défauts techniques et du non-respect de la durée du travail et du repos. Les nombreuses manipulations au système de gestion de gaz d’échappement sont en outre particulièrement nocives pour l’être humain et la nature, car les gaz d’échappement s’échappent dans l’atmosphère sans être filtrés. La sécurité dans les transports de marchandises ferroviaires est de manière générale meilleure que celle des transports routiers. C’est aussi pour cette raison qu’il est judicieux de transférer le plus de marchandises possible sur le rail.