24. septembre 2024

Le Conseil fédéral et le Parlement font fi de l’article sur la protection des Alpes et des études scientifiques tout comme ils ignorent l’urgence de la réforme dans le trafic. Disons NON à plus de routes le 24 novembre 2024.

Qui sème les routes récolte le trafic. Les initiatrices de l’initiative des Alpes avaient déjà constaté cela il y a plus de 30 ans. Le oui aux votes de 1994 a ancré l’article sur la protection des Alpes dans la Constitution, limitant ainsi les capacités des routes de transit dans les Alpes. Désormais, ce principe évident est étayé aussi sur le plan scientifique. Toutes les études et observations actuelles prouvent que l’extension des routes provoque un « trafic induit », plus de trajets motorisés sont donc effectués, des trajets qui n’auraient pas été faits sans l’augmentation de la capacité ou alors faits avec un autre moyen de transport.

L’extension du réseau autoroutier réduit d’abord les dépenses en temps et en coût du voyage, ce qui augmente la demande. L’autoroute étant plus attrayante, nombreux sont ceux qui abandonnent les transports publics pour prendre la voiture. Une augmentation des capacités de 10 % mène à une croissance dans le trafic de 6 à 10 % au cours de la décennie suivante. Les bouchons reviennent plus vite sur les tronçons aménagés que les nuisances des travaux de construction n’ont pesé sur les villes et les communes.

« Le NON à l’extension routière est un OUI à la réforme dans le trafic. Misons en Suisse sur la recette gagnante des Alpes. »

Django Betschart, directeur de l’Initiative des Alpes

La Confédération et le Parlement ont la fièvre autoroutière

Imperméables à toutes les conclusions scientifiques, la Confédération et le Parlement misent depuis des années sur l’extension des capacités. Quand le trafic bouchonne, de nouvelles routes sont construites. L’Office fédéral des routes (OFROU) tire les ficelles dans cette évolution. Actuellement, il force l’aménagement des routes sur les axes de transit nord-sud en laissant construire en direction du Gothard une nouvelle route de l’Axen avec deux tunnels entre Brunnen SZ et Flüelen UR. La réalisation de ce projet gigantesque a commencé en 2023. L’Initiative des Alpes et d’autres organisations environnementales y avaient fait opposition jusque devant le tribunal. En vain, car l’interdiction d’extension prévue par l’article sur la protection des Alpes n’a pas pu être appliquée. Dans la mise en œuvre légale, le Parlement avait défini la zone alpine du Gothard de manière très étroite : entre Amsteg et Bellinzone Nord. Au Tessin, l’OFROU table aussi sur une extension des capacités avec son projet PoLuMe qui prévoit la transformation de la bande d’arrêt d’urgence en troisième piste de circulation entre Lugano et Mendrisio.

Cette frénésie d’extension culmine à présent dans un paquet d’aménagements routiers exagérés, dépassés et trop chers. En effet, le Conseil fédéral et le Parlement ont approuvé six projets routiers pour 5,3 milliards de francs en 2023, dont quatre sur l’A1 entre Genève dans le sud-ouest de la Suisse et Saint-Gall dans le nord-est. La première autoroute à 8 pistes est prévue dans la région de Berne. La construction du tunnel sous le Rhin à Bâle sur l’A2 et l’aménagement à Schaffhouse de l’A4, y compris le premier tronçon autoroutier à deux étages de Suisse entraîneront une augmentation de la capacité sur l’axe nord-sud, au Gothard également. À peine les Chambres fédérales ont-elles décidé de ces aménagements que le prochain projet est déjà sur le tapis : un élargissement à 6 voies de l’A1 à travers la Suisse. Ce dernier d’avance approuvé par les Conseils national et des États prouve que les projets de construction d’autoroutes sont un puits sans fond.

Aménagement autoroutier sans fin ? Les six projets de l'étape 2023 et les projets supplémentaires sur l'axe nord-sud risquent de n'être qu'un début.
Aménagement autoroutier sans fin ? Les six projets de l'étape 2023 et les projets supplémentaires sur l'axe nord-sud risquent de n'être qu'un début.

La Confédération et le Parlement ne semblent pas vouloir fournir trop d’efforts de réflexion sur la réduction urgente du trafic et misent sur l’extension des routes. À la tête de ces projets démesurés : le conseiller fédéral Albert Rösti qui, jusqu’à son élection au gouvernement, était président d’auto-suisse, l’association des importateurs officiels d’automobiles en Suisse. Toutefois, l’opposition se renforce : une alliance de plus de 40 organisations, associations et partis protestent contre ce paquet d’aménagements décidés en 2023 et rejettent fermement ces projets de construction excessifs. L’Initiative des Alpes a elle aussi récolté des signatures pour le référendum et demande de déposer un NON clair dans les urnes en novembre 2024.

Une réforme dans le trafic s’impose

Cette résistance est cruciale, car la hausse des capacités entraîne plus de trafic. La collectivité devra supporter les coûts des dommages à la santé et à l’environnement liés au trafic qui se chiffreront en milliards. Chaque kilomètre parcouru par un véhicule motorisé accroît la pollution atmosphérique et sonore, nuit au climat, à la nature et au paysage. Ces aménagements démesurés agissent d’une part contre l’objectif de transfert légal, compromettent les investissements faits dans la NLFA et le fret ferroviaire. D’autre part, les demandes d’extension se multiplieront et risquent d’ébranler la base de la protection des Alpes. Un NON le 24 novembre nous ouvre la porte vers de nouvelles possibilités. Pour le bien des Alpes, appliquons la recette gagnante des régions alpines à toute la Suisse, utilisons mieux les infrastructures ferroviaires existantes et encourageons le transfert vers le rail des marchandises et des voyageurs !

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Le rail contre les bouchons : large soutien en faveur du transfert du fret

De nombreux Suisses et Suissesses sont conscients que les infrastructures de transports, les autoroutes en tête, sont surchargées. Quelles sont les mesures judicieuses et nécessaires pour maîtriser ici les goulots d’étranglement ? Une enquête représentative de l’institut de sondage Sotomo révèle que la population considère que le plus grand potentiel de délestage de la route réside dans un renforcement du transfert des marchandises vers le rail. 82 % des personnes interrogées estiment que cette mesure a un potentiel très élevé, voire plutôt élevé pour éviter les surcharges dans le trafic individuel motorisé. Des membres des Verts (92 %) à ceux de l’UDC (77 %), une large coalition soutient le transfert. Une forte majorité est aussi favorable à d’autres mesures telles qu’une extension des infrastructures pour les TP et les vélos ainsi qu’un encouragement accru du télétravail. D’autres approches telles que l’élargissement à six voies de tronçons autoroutiers surchargés sont bien plus controversées, mais soutenues par une majorité. Notre travail de persuasion reste donc indispensabl.