L’Initiative des Alpes est engagée au niveau européen pour une politique durable du transport de marchandises. C’est ainsi qu’avec «France Nature Environnement» (FNE), un projet est mené sur deux ans pour l’introduction d’une taxe poids lourds en France.
ta. Elsa Coslado ne chôme pas: elle rédige des prises de position et des communiqués de presse, rencontre des fonctionnaires du gouvernement et des militants de l’environnement, met sur pied des séminaires. Elle est depuis deux ans responsable de projets sur les questions de transports en région de montagne au sein de «France Nature Environnement». Depuis fin 2003, elle s’occupe aussi de la campagne «RPLP en France», au lancement de laquelle l’Initiative des Alpes a participé.
Tandis qu’en Suisse, la redevance poids lourds liée aux prestations (RPLP) fonctionne sans problèmes, les discussions autour d’une taxe analogue en France n’en sont qu’à leurs débuts. Or, il est important, pour la politique suisse des transports en général et le transfert modal en particulier, que les camions soient également taxés chez nos voisins et qu’ils ne puissent pas traverser l’Europe au tarif zéro. Elsa Coslado fait usage de la marge de manœuvre dont elle dispose: «Les taxes poids lourds déjà introduites ou prévues dans certains pays de l’UE comme l’Autriche et l’Allemagne montrent qu’il existe, même dans le cadre étroit des directives européennes, des possibilités d’imputer au trafic automobile lourd, ne serait-ce que partiellement, les coûts qu’il occasionne. C’est mieux que rien!»
Le transport routier, vache sacrée En France, les conditions sont loin d’être idéales. La plupart des politiciens considèrent le transport de marchandises par route comme une vache sacrée. Ils reconnaissant sur le papier l’existence de problèmes environnementaux, mais ils ne font rien de concret pour tenter de les résoudre. «La politique suisse des transports est exemplaire à ce point de vue», estime Elsa Coslado. «Alors qu’en France on en est encore à discuter dans les ministères, chez vous on agit depuis longtemps.» A son avis, une évolution des mentalités n’est possible que si une large coalition se mobilise pour le changement. Un réseau d’organisations locales défend d’ailleurs la campagne pour la RPLP dans les régions. A fin septembre à Paris, une trentaine de représentantes et représentants de groupements d’opposition au transit, d’organisations environnementales, d’associations d’usagers, de syndicats et de compagnies ferroviaires se sont réunis pour échanger leurs expériences et planifier des actions communes. Des groupes locaux développent déjà leurs propres initiatives. Ainsi, «Alsace Nature» a organisé à la mi-octobre un déplacement à Bruxelles dans le but d’explorer avec des fonctionnaires européens et des parlementaires français les voies possibles vers une taxe poids lourds française. Et, lors de la Journée internationale d’actions ITE du 2 octobre, des séances d’information sur le thème de la vérité des coûts ont eu lieu dans plusieurs régions. Elsa Coslado espère que d’autres actions suivront et que le cercle des partenaires s’élargira. Elle s’y emploie.