Le Conseil fédéral ouvre des tunnels autoroutiers assainis pour le transport de marchandises dangereuses. La promesse que les restrictions aujourd’hui en vigueur au Gothard restent maintenues pour ce genre de transport en présence de deux tubes ne vaut pas grand-chose. L’électorat n’aura de surcroît pas son mot à dire.
« Cette évolution est inquiétante », dit Alf Arnold, directeur de l’Initiative des Alpes. Avec l’ouverture de sept tunnels supplémentaires, la route va devenir plus attrayante pour le transport de marchandises dangereuses. Cela signifie qu’à l’avenir, plus de marchandises dangereuses seront transportées par camions plutôt que par le rail à travers la Suisse. « Le risque d’accidents majeurs sur les route va ainsi croître encore plus », affirme Alf Arnold. Il est avéré que les transports par le rail sont plus sûrs que par la route.
A cela s’ajoute que le Conseil fédéral, dans le cadre de la révision totale de la loi sur le transport des marchandises, veut délier les CFF de l’obligation générale d’exploiter le trafic marchandises et de nombreuses voies de raccordement pourraient être désaffectées. Le Conseil fédéral affaiblit, avec cette mesure aussi, le trafic ferroviaire de marchandises et prend le risque de voir augmenter les transports de marchandises dangereuses sur la route. Cela va à l’encontre du transfert des marchandises sur le rail.
Le Conseil fédéral souligne dans son communiqué qu’au Gothard, même en cas de construction d’un deuxième tube, le transport de marchandises dangereuses restera limité. Puisque seule une ordonnance règle cette restriction, le Conseil fédéral peut la modifier en tout temps et sans votation populaire. De plus, il pourrait être plus difficile de justifier le maintien d’une telle restriction en présence de deux tubes. Le Conseil fédéral abroge ainsi les restrictions en matière de transport de marchandises dangereuses dans le tunnel bitube de 9 km du Seelisberg après son assainissement.
Le Gothard disposera en plus, à la différence du tunnel du Seelisberg et dans la mesure où le deuxième tube serait construit, aussi bien d’une bande d’arrêt d’urgence que d’une galerie de sauvetage séparée. « Avec un deuxième tube, la Suisse risque de voir le Gothard devenir un axe de transit européen pour les marchandises dangereuses et cela de Bâle à Chiasso et pas seulement dans le tunnel », explique Alf Arnold : « Pour cette raison, toute personne qui souhaite plus de sécurité sur les routes, ne peut être favorable à un deuxième tube au Gothard. L’accroissement du risque toucherait toutes les personnes sur et le long des axes de transit, et pas seulement à Uri et au Tessin. »
Contact:
Alf Arnold, directeur de l’Initiative des Alpes, 079 711 57 13