Un 2e tunnel au Gothard aurait des répercussions fatales sur le Tessin : augmentation des camions en transit, paralysie du trafic dans la partie sud du canton, détérioration de la qualité de l’air. Le comité d’opposition tessinois a souligné ces trois points au cours d’une conférence de presse à Bellinzone. En outre, le chantier aurait besoin d’une surface de près de 220 000 mètres carrés ou 31 terrains de football. Les stations de chargement pour un ferroutage sur le rail pendant l’assainissement seront de beaucoup moins gourmandes en sol. Les trains de chargement pour autos et camions garantissent une liaison excellente et constante du Tessin avec la Suisse du nord. Ce point là a été lui-aussi souligné lors de la conférence de presse.
Marina Carobbio, conseillère nationale tessinoise, médecin et vice-présidente de l’Initiative des Alpes : « Une étude de Senozon, spin-off de l’EPFZ, publiée récemment montre qu’un 2e tunnel sera la goutte qui fera déborder le vase. Le Tessin devrait alors supporter encore plus de trafic et que les embouteillages des heures de pointe s’allongeraient encore plus. Le même scénario se reproduira dans d’autres régions suisses, les passages alpins du San Bernardino et du Simplon notamment devront supporter une augmentation de trafic. » Pour Francesco Maggi, coordinateur du WWF en Suisse italienne, il est évident qu’un 2e tunnel « nuit à la protection du climat et n’est pas compatible à une époque où tous les pays du monde – la Suisse également – se sont fixés des objectifs climatiques ambitieux. »
Les habitants de la partie méridionale du canton s’inquiètent beaucoup de la croissance du trafic. Grazia Bianchi a pris la parole au nom des organisations environnementales SOS Mendrisiotto et Cittadini per il territorio : « Nous sommes convaincus qu’un 2e tunnel nuit au Sottoceneri, une région qui est asphyxiée deux fois par jour, cinq jours par semaine et 52 semaines par année par une colonne de véhicules de 25 kilomètres de long, formée en grande partie par les frontalières et frontaliers mais aussi par 3000 camions qui comme de nombreuses voitures traversent le Gothard. »
Werner Herger, secrétaire de l’ata (ATE Suisse italienne) rappelle l’étude de l’OFROU relative à l’état du tunnel existant publiée en novembre 2014 : « De toute évidence, le tunnel peut être assaini de manière moins coûteuse et peut être exploité sans fermeture de manière sûre jusqu’en 2035. Ce qui signifie aussi que nous disposons d’assez de temps pour analyser l’impact du nouveau tunnel ferroviaire au Gothard et de chercher quelle pourrait être la meilleure solution ». L’opportunité d’enfin réussir le transfert du transport de marchandises au rail nous est offerte.
Fabio Pedrina, président d’honneur de l’Initiative des Alpes et ancien conseiller national d’Airolo a averti qu’avec les ressources destinées à un 2e tunnel, des travaux en relation avec le système de transport et la sécurité notamment et qui seraient plus profitables au Tessin, pourraient être effectués. « Le Tessin deviendrait à nouveau une région attrayante tant pour ses habitants que pour les touristes. » Les régions périphériques telles que la Léventine en profiteraient également : « De cette manière, le canton ne sera pas dégradé à un corridor de transit ».
Contacts :
Fabio Pedrina, président d’honneur de l’Initiative des Alpes et
ancien conseiller national d’Airolo, 079 249 29 42
Werner Herger, secrétaire de l’ata, Suisse italienne, 079 463 73 99