6. juin 2017

La réalisation rapide du maxi-centre de contrôle du trafic lourd au Tessin, l’extension du réseau de contrôle des camions, la publication annuelle des résultats des contrôles à l’échelle suisse, des mesures efficaces contre les manipulations aux systèmes de gaz d’échappement : ce sont les mesures revendiquées par l’Initiative des Alpes dans un appel à l’attention de Madame la Conseillère fédérale Doris Leuthard. Les membres du comité et du Conseil des Alpes de l’Initiative des Alpes ont signé cet appel aujourd’hui devant le Palais fédéral.

En 2016, près d’un tiers des camions roulant sur l’axe du Gothard et contrôlés dans le canton d’Uri ne répondaient pas aux prescriptions. Freins défectueux, pneus usés, véhicules trop lourds ou trop hauts, chauffeurs ivres, temps de repos non respectés, etc. De telles infractions mettent en danger les autres usagers de la route et faussent la concurrence entre le rail et la route.

L’Initiative des Alpes a lancé un appel à l’attention de Madame la Conseillère fédérale Doris Leuthard pour mettre terme à ces abus. Les commentaires ci-dessous ont été donnés par les conseillères et conseillers nationaux qui s’engagent au sein du comité ou du Conseil des Alpes de l’Initiative des Alpes :

Marina Carobbio Guscetti, conseillère nationale, vice-présidente de l’Initiative des Alpes : « Des milliers de camions en provenance d’Italie passent par le Tessin pour traverser le Gothard. Ils ne sont pas contrôlés systématiquement car un centre de contrôle fait encore défaut au Tessin. Je signe l’appel pour que ce projet ne soit pas reporté plus longtemps et pour que Madame la Conseillère fédérale Doris Leuthard le réalise au plus vite. »

Mathias Reynard, conseiller national, membre du comité de l’Initiative des Alpes : « Près d’un tiers des poids lourds contrôlés en 2016 dans le canton d’Uri ne répondaient pas aux prescriptions. 14 % même ont dû être retirés de la circulation. Sur la route du Simplon, le corridor pour les marchandises dangereuses, la situation est probablement similaire. A la simple différence que moins de contrôles sont effectués sur ce tronçon et que leurs résultats ne nous sont pas transmis. Alors que le canton d’Uri publie ces chiffres, les données à l’échelle suisse ne sont pas rendues publiques. « J’ai revendiqué dans une motion la publication des résultats des contrôles de poids lourds, ceux du Simplon inclus. Je signe maintenant l’appel pour donner davantage de poids à mes revendications. »

Regula Rytz, conseillère nationale, membre du comité de l’Initiative des Alpes : « En février, on apprenait que de nombreux camions roulaient avec des émulateurs AdBlue. Ces petits dispositifs rendent inopérant le système de traitement des gaz d’échappement. Les camions trafiqués émettent jusqu’à 10 fois plus de substances polluantes. La police a découvert jusqu’à présent plus de 100 poids lourds équipés d’émulateurs AdBlue. Avec Ulrich Giezendanner, j’ai déposé une motion pour mettre un terme à cette fraude. Je signe l’appel pour que de nouvelles mesures soient prises au plus vite pour lutter contre les fraudes aux dispositifs AdBlue. »

Jürg Grossen, conseiller national, membre du Conseil des Alpes : « Les chauffeurs de camion vivent pendant des mois dans leur véhicule. Ils sont souvent sous-payés et épuisés : lors de contrôles effectués au Gothard l’année passée, 847 chauffeurs n’avaient pas respecté les temps de travail. 26 étaient ivres et 9 n’avaient même pas de permis de conduire valable. Je signe l’appel pour que des normes de sécurité équivalentes soient appliquées à la route et au rail et pour que des conditions équitables règnent entre les deux modes de transport. De cette manière uniquement un transfert du trafic aura lieu vers le rail. »

Thomas Hardegger, conseiller national, membre du Conseil des Alpes : « Il est stipulé dans la Constitution depuis 1994 que le transport de marchandises doit être transféré de la route au rail. Le chemin de fer est plus sûr car le trafic ferroviaire est constamment surveillé par cent points de contrôles répartis dans toute la Suisse. Sur la route, moins de 4 % des véhicules sont contrôlés. Sans contrôles routiers, il n’y aura pas de transfert vers le rail. Et c’est la raison pour laquelle je signe cet appel. »

La population est également invitée à signer cet appel.

www.initiative-des-alpes.ch/appel