Le Conseil fédéral entend sabrer dans les budgets dévolus aux transports publics. La construction des NLFA et, plus encore, l’aménagement des lignes d’accès risquent de subir des retards. L’Initiative des Alpes ne peut l’accepter.
aa. Dans le cadre de son programme d’allégement 03, la Confédération avait déjà réduit de 20 millions de francs l’enveloppe financière destinée à l’encouragement du transport ferroviaire de marchandises. CFF Cargo craint donc à juste titre que le rail ne perde encore des parts de marché au profit de la route, principalement dans le trafic intérieur. A plus long terme, les restrictions budgétaires touchant le mandat de prestations des CFF auront des répercussions négatives sur le trafic de transit. Les économies prévues ces trois prochaines années totalisent 236 millions de francs. L’accroissement nécessaire de la capacité des lignes d’accès aux NLFA pourrait ne pas être réalisé à temps (cf. encadré). La Confédération envisage également de ne plus verser au fonds de financement des grands projets ferroviaires l’intégralité, mais seulement 80% des recettes de la RPLP. C’est une somme de 325 millions de francs qui serait ainsi soustraite à ces projets au cours des trois ans à venir. Dans ces conditions, l’achèvement des travaux des NLFA risque d’être différé.
Les transports publics sacrifiés à la route? Le programme d’allégement 04 présenté le 18 août par le Conseil fédéral fait peser la menace de nouvelles restrictions drastiques. Le gouvernement a décidé d’épargner le mandat de prestations des CFF et l’enveloppe financière destinée à l’encouragement du transport ferroviaire de marchandises. L’initiative des Alpes s’en félicite. Mais les mesures prévues n’en touchent pas moins durement la politique du transfert modal: les grands projets ferroviaires – donc les NLFA – sont appelés à faire un sacrifice supplémentaire de 150 millions de francs. Sans parler du trafic régional, visé également. La moitié des économies issues du programme d’allégement 03 (150 millions sur 325) resteraient définitivement dans la caisse fédérale. Pourtant, voici une année, le Parlement avait décidé que l’argent prélevé serait ultérieurement reversé dans le fonds de financement des grands projets ferroviaires. Adéfaut, les travaux du tunnel du Zimmerberg, peut-être aussi du tunnel du Ceneri, pourraient subir des retards. Un report de la mise en service du tunnel du Ceneri aurait de graves conséquences. Si, en 2015, les trains franchissent toujours le Ceneri par la ligne actuelle, une locomotive supplémentaire sera comme aujourd’hui nécessaire pour ce court trajet, mais superflue sur le reste du parcours grâce au tunnel de base du Gothard. Le Conseil fédéral atteint le sommet de l’impudence en annonçant son intention de soustraire dès 2007 à de nouvelles mesures d’économies non seulement le développement du trafic d’agglomération, mais celui du réseau des routes nationales via un fonds infrastructurel! Or cela, le peuple l’a clairement refusé le 8 février dernier – il y a moins de huit mois – par son non franc et massif au contre-projet Avanti. Le dernier mot reviendra au Parlement. L’Initiative des Alpes suivra méticuleusement ce dossier et interviendra au besoin.