30. septembre 2014

L’Initiative des Alpes a invité des représentantes et représentants français pour leur présenter la politique de transfert en Suisse. L’invitation a suscité un grand intérêt en France : des parlementaires, le président de la région Rhône-Alpes et plusieurs vice-présidents, des représentants des mondes économique et universitaire ainsi que des membres des parlements régionaux et des fonctionnaires se sont rendus dans le canton d’Uri. La France est particulièrement affectée par la problématique des poids lourds à cause des axes de transit au Mont-Blanc et en Vintimille.

Lors de leur périple de deux jours (29 et 30 septembre) les participantes et participants français ont visité le plus grand centre de contrôle des poids lourds en Europe à Ripshausen près d’Erstfeld (UR), ainsi que le chantier du tunnel de base du Gothard. Hans-Peter Wessels, Conseiller d’Etat du canton de Bâle-Ville, AlpTransit, CFF Cargo et le canton d’Uri, entre autres, ont présenté dans leurs exposés les éléments clés sur lesquels reposent la politique des transports et de transfert en Suisse.

L’Initiative des Alpes n’a pas manqué de promouvoir la bourse du transit alpin (BTA) auprès des représentantes et représentants français. La BTA permettrait un transfert modal efficace de la route au rail pour le trafic de marchandises. Laurent Seydoux, membre du comité de l’Initiative des Alpes et vice-président du parti vert’libéral suisse a déclaré : « Le nouveau tunnel de base du Gothard, qui sera inauguré d’ici deux ans, n’entraînera pas automatiquement un transfert du trafic ». Des études mandatées par le Conseil fédéral en 2012, ainsi que des analyses de l’Initiative des Alpes, arrivent à la même conclusion. Seydoux a ensuite ajouté : « Sans des mesures complémentaires, telles que par exemple une bourse du transit alpin, le trafic de poids lourds augmentera à l’avenir sur les routes. » L’Initiative des Alpes exige depuis longtemps que le Conseil fédéral mette en œuvre les motions 12.3330 et 12.3401 et négocie enfin sérieusement avec l’UE sur l’introduction de la BTA.

Les efforts de la Suisse pour rendre le trafic de transit plus écologique ont impressionné les participantes et participants. Michèle Bonneton, députée de l’Assemblée nationale, a estimé que : « La France entreprend depuis un certain temps des efforts en vue d’une politique des transports plus durable, mais nous, français, nous pourrions certainement nous inspirer de la Suisse dans de nombreux domaines : par exemple le contrôle des poids lourds ou encore l’internalisation des couts externes, sociaux et environnementaux, afin de les répercuter sur leurs auteurs pour les inciter à modifier leurs comportements. »

Une collaboration renforcée des pays et des régions alpines est indispensable afin de désamorcer la problématique du transit dans les vallées alpines depuis le Mont-Blanc jusqu’au Brenner. Claire Simon, qui a tenu un exposé au nom de la Commission Internationale de la Protection des Alpes CIPRA, a relevé : « Les camions et les trains ne s’arrêtent pas à la frontière. Des voyages d’information comme celui-ci revêtent une importance capitale, car ils montrent à des représentants importants quelle est la situation sur place du trafic dans les vallées alpines ainsi que des solutions possibles au problème. En effet, le transfert n’est pas seulement une affaire de hardware – en l’occurrence le tunnel de base –, mais aussi de software comme la bourse du transit alpin. »

Contacts:
Laurent Seydoux, membre du comité de l’Initiative des Alpes,
vice-président du parti vert’libéral suisse, +41 79 203 74 05
Isabelle Pasquier, collaboratrice politique de l’Initiative des Alpes, +41 78 614 04 15
Claire Simon, directrice de CIPRA International, +423 237 53 02