Dans le cadre du débat actuel sur la loi sur le CO₂, le Conseil national fixe des objectifs sur le CO₂ pour les nouveaux poids lourds. Les moyennes d’émissions de CO₂ des véhicules lourds mis en circulation pour la première fois devront être de 15 % inférieures d’ici 2025 par rapport à aujourd’hui, puis de 30 % dès 2030. Il répond ainsi à la revendication de longue date de l’Initiative des Alpes, d’introduire enfin des objectifs de réduction de CO₂ aussi pour les camions. Cet instrument a déjà été appliqué avec succès aux voitures de tourisme et camionnettes de livraison.
« En prenant cette décision dans le cadre de la révision de la loi sur le CO₂, le Conseil national suit le Conseil des Etats et applique enfin la politique climatique dans le transport routier de marchandises », déclare Mathias Reynard, conseiller national et membre du comité de l’Initiative des Alpes. « Jusqu’à présent, cela a été systématiquement exclu des mesures visant à réduire les émissions de CO₂ ». Des études démontrent que les émissions de CO₂ d’un poids lourd sont aujourd’hui pratiquement aussi élevées qu’elles ne l’étaient en 1990 car il n’existe aucune valeur limite de CO₂ pour les véhicules lourds. « Les valeurs limites pour les particules fines et les oxydes d’azote du trafic de marchandises routier ont, elles, sans cesse été renforcées. Ainsi, les émissions de ces polluants atmosphériques ont diminué de plus de 80 % par rapport à 1990 », ajoute Mathias Reynard. La même approche doit être maintenant appliquée aux émissions de CO₂ ce qui assurera une nette réduction des rejets au cours des prochaines années. Car si la Suisse veut devenir climatiquement neutre d’ici 2050, le transport de marchandises doit lui aussi être décarboné au plus vite. Les technologies nécessaires pour y parvenir sont disponibles.
Les objectifs de réductions du CO₂ pour les camions neufs adoptés par le Conseil des Etats et le Conseil national sont un premier pas dans la bonne direction. Les décisions prises par le Conseil des Etats sont fondées sur les objectifs fixés par l’UE. Il reste toutefois encore beaucoup à faire. L’Initiative des Alpes revendique la prise en considération rapide des rejets de CO₂ de chaque camion dans le calcul de la redevance poids lourds liée aux prestations (RPLP). Ainsi, les nuisances environnementales et climatiques seront réglées équitablement et conformément au principe du pollueur-payeur. Comme le veut la devise : ceux qui émettent plus CO₂, payent plus. Cela favorisera en outre le transfert du trafic de marchandises au rail comme le souhaite le peuple suisse car la solution la plus respectueuse du climat dans le transport de marchandises est et reste le rail électrique à énergie renouvelable.
L’Initiative des Alpes fait actuellement campagne sur la thématique du climat avec son slogan « Protéger le climat, c’est aussi protéger les Alpes ». Le réchauffement climatique a des conséquences dramatiques en Suisse comme dans le monde entier. Les Alpes arbitrent des habitats et une multitude d’espèces animales et végétales qui sont de plus en plus menacées, c’est pourquoi nous avons besoin d’une politique climatique ambitieuse et efficace !