Où en est aujourd’hui – dix ans après l’acceptation de l’Initiative des Alpes – le transfert des marchandises de la route au rail? C’est à cette question qu’était consacré le 11e congrès international d’Initiative Transport Europe (ITE), organisé les 20 et 21 février à Altdorf par l’Initiative des Alpes.
bo. Dix ans après le oui du peuple suisse à l’Initiative des Alpes, la politique du transfert modal n’est toujours pas sur les rails! La situation est pire encore dans les pays qui nous entourent, où la route continue d’être fortement favorisée au détriment du rail. Les participantes et participants au Congrès ITE 2004, qui s’est tenu sur deux jours dans le chef-lieu du canton d’Uri, étaient pratiquement tous d’accord sur un point: un gros travail d’explication et de persuasion reste à mener pour qu’une véritable politique du transfert modal se mette en place en Europe. Ou, comme l’a bien formulé Heiner Monheim, professeur à l’Université de Trèves (D), dans un exposé très engagé: «L’Initiative des Alpes doit devenir un mouvement international.» Différents intervenants de Suisse et des pays voisins se sont exprimés lors de ce congrès, notamment le directeur de l’Office fédéral des transports, Max Friedli, la présidente de T&E, Sonja Klingberg, le vice-président de la CIPRA International, Helmut Moroder, ou encore la secrétaire générale de la Mission des Alpes au Ministère français des transports, Marie-Line Meaux. Un débat public fort intéressant et très suivi sur le transfert modal a clos la manifestation; y ont participé le secrétaire général du DETEC, Hans Werder, le directeur général des CFF, Benedikt Weibel, le conseiller national Andrea Hämmerle, le directeur de BLS Cargo, Dirk Stahl, et la coprésidente d’ITE, Heike Aghte. Là encore, la principale conclusion a été que la réalisation du transfert modal implique encore d’énormes efforts.
Un congrès productif Le Congrès ITE 2004, mis sur pied par l’Initiative des Alpes, a suscité un vif intérêt. «Ce congrès a montré que, dans tous les pays, les principaux obstacles au transfert route-rail sont l’absence de la vérité des coûts et des politiques infrastructurelles inadéquates», a constaté Alf Arnold, directeur de l’Initiative des Alpes. «Nombre de gouvernements et de compagnies ferroviaires tentent véritablement de faire avancer le choses, mais leurs efforts sont entravés par les conditions cadres trop étroites de l’UE», a-t-il poursuivi. «La Suisse n’aura pas la partie facile!», a estimé Heike Aghte, coprésidente d’ITE. «La Suisse peut et doit mener une politique exemplaire en matière de transfert modal et montrer la voie à l’UE en mettant en place des mesures novatrices allant bien au-delà d’un objectif minimal.» Heike Aghte a également loué le travail des organisateurs: «C’était un super-congrès magnifiquement organisé. Le lieu et les dates choisis, en plein carnaval, convenaient à merveille. L’Urner Katzenmusik, ce groupe de musique sillonnant les rues durant tout le carnaval en jouant constamment le même morceau, pourrait servir de modèle à l’Initiative des Alpes: c’est lorsqu’il est diffusé régulièrement et un peu partout qu’un message a le plus de chances d’être entendu.» Le responsable du congrès, Toni Aschwanden, s’est montré lui aussi très satisfait: «Nous avons réussi à donner de nouvelles impulsions au débat sur le transfert modal, à mettre le doigt sur les faiblesses de l’actuelle politique des transports et à élargir le réseau des adeptes convaincus d’une mobilité durable. J’espère que les nombreuses discussions entamées ici porteront leurs fruits et nous rapprocheront un peu plus de notre objectif.»
La fête avec Häns, alias Elvis Le dixième anniversaire de l’Initiative des Alpes était aussi l’occasion de faire la fête. Une fête organisée le samedi soir 21 février par l’Initiative des Alpes Uri. Agrémentée de vin, de bière et de spécialités locales, elle a permis à chacune et chacun de rafraîchir ses souvenirs ou de spéculer sur l’avenir de la politique des transports en Suisse et en Europe. Häns Imhof, alias Elvis, a enchanté le public en interprétant les plus grands succès d’Elvis Presley. On a bavardé, ri et dansé jusqu’au petit matin.