22. avril 2009

Deux architectes, Steffen Riegas et Ingo Brinkmann*, ont conçu un projet de station de chargement des camions sur l’axe du Gothard, tenant compte des données spécifiques (paysage, voies de communication) de cette vallée très sensible. Le projet peut être intégré à des scénarios architectoniques pour Göschenen et Airolo.

La tour et la station de transbordement de Göschenen
Esquisses: Steffen Riegas et Ingo Brinkmann

La constitution fédérale ne permet pas d’augmenter les capacités routières à travers les Alpes. Pour que cette interdiction soit aussi respectée durant les nécessaires travaux d’assainissement du tunnel routier du Gothard, il faut mobiliser des ressources jusqu’ici inexploitées. L’achèvement de la NLFA et le ferroutage des véhicules pour le franchissement du Gothard (chaussée roulante et trains d’autos accompagnées) sont indispensables pour éviter le doublement du tunnel routier. Des parcelles appropriées ont été identifiées sur le versant nord à Göschenen ainsi qu’au sud des Alpes à Airolo. Un transbordement des camions améliorerait durablement la sécurité dans le tunnel du Gothard.

Revalorisation de zones de transit
Une station de transbordement des camions est un système dépendant d’un grand nombre de processus logistiques et de contraintes de temps lors du chargement et du déchargement des véhicules. La dimension requise des installations – capacité de transbordement de 60 poids lourds à l’heure – pour la chaussée roulante implique une occupation du sol sur plusieurs centaines de mètres de longueur. Pour économiser de l’espace, on pourrait par exemple déplacer les locomotives transversalement d’une voie à l’autre dans les terminaux au moyen d’un équipement spécial. Ces paramètres imposent une forte incision dans le paysage et auront un retentissement sur les conditions de vie de la population locale. Il y a plus de 125 ans, en raison de la construction du tunnel ferroviaire, Göschenen et Airolo connurent une brève poussée démographique, qui se tassa avec la mise en service de celui-ci. Ces deux localités devinrent des zones de transit. La station de transbordement doit permettre d’y remédier. Comment faire en sorte que les habitants puissent interagir avec ce nouvel environnement? Comment réaménager leur cadre de vie? Quels potentiels positifs, mais peut-être aussi négatifs, recèlent la construction de ces installations et la circulation de plusieurs centaines de poids lourds chaque jour?

Structures nouvelles à Airolo
Airolo, sur le versant sud des Alpes, présente une structure orientée parallèlement à la Léventine. Cette localité est coupée par des flux de trafic à grande échelle. Au nord, elle est limitée dans son extension par le Gothard. Une station de transbordement représente pour Airolo l’occasion d’opérer une restructuration.
Le projet, pour partie en surface et pour partie souterrain, s’intègre dans la structure existante ainsi que dans le paysage. Les véhicules accèdent directement et discrètement à la station depuis l’autoroute, en contrebas du village. Une structure en réseau, évoquant des filets paravalanches, entoure les installations en des points de transbordement importants. Sur le plan urbanistique, le guidage vers le terminal se présente sous la forme d’un marquage d’entrée dans l’aire de transbordement. Afin d’améliorer la qualité de vie de la population d’Airolo, un pont piétonnier enjambe le terminal et l’autoroute jusqu’au lac de retenue, désormais visible aussi depuis la localité grâce à l’élévation du niveau des eaux. Le pont et son accessibilité directe depuis le cœur villageois créent des itinéraires vers l’autre versant de la vallée. La station de transbordement n’est pas comme un corps étranger; elle s’insère au contraire dans le paysage.

Surface adéquate à Göschenen
Göschenen, sur le versant nord des Alpes à l’extrémité de la vallée de la Reuss, est depuis des siècles un carrefour de voies de communication. Pour rejoindre Andermatt, il faut prendre le Schöllenenbahn, un chemin de fer à crémaillère et à voie métrique. Cette situation périphérique est à l’origine de conditions de vie difficiles à Göschenen. La réalisation de la station de transbordement offre au village l’opportunité de retrouver une meilleure qualité d’espace.

Un terrain adéquat a été trouvé sur l’ancienne zone de déblais du tunnel ferroviaire du Gothard. Cette surface, entourée par des voies de circulation et par la Reuss, offre, en plus de l’accès au tunnel ferroviaire, la possibilité d’exploiter des potentiels à venir.

Les mutations opérées à Andermatt sous l’impulsion de l’investisseur égyptien Samih Sawiris, qui souhaite implanter ici un complexe de vacances, confèrent à Göschenen une nouvelle et très importante fonction de porte d’entrée. Les usagers du rail changent de moyen de locomotion à Göschenen, et les automobilistes peuvent laisser là leur voiture pour continuer le voyage, eux aussi, en transports publics.

En plus des installations de transbordement, des potentiels verront le jour pour la localité, potentiels qui pourront être intégrés sous la forme de possibilités d’hébergement, d’un casino et de salles de conférence dans une nouvelle et vaste structure commune. Ce bâtiment de plusieurs étages se présente comme un portail d’accueil. Les installations sont le cœur d’un ensemble urbanistique laissant entrevoir aux habitants la possibilité d’un essor structurel.

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