Pour soutenir le processus de transfert à court terme, le Conseil fédéral compte maintenir de manière temporaire les indemnités d’exploitation pour le transport combiné non accompagné. La branche du transport de marchandises suisse quant à elle, revendique des mesures supplémentaires afin de pouvoir poursuivre avec succès le transfert du trafic à travers les Alpes. Concrètement, les indemnités d’exploitation devraient être garanties plus longtemps et les fonds plus élevés. L’Initiative des Alpes soutient cette revendication. La Confédération doit promouvoir le transport combiné, au moins jusqu’à ce que l’objectif de transfert soit atteint. En outre, l’organisation requiert des mesures pour le trafic lourd routier telles que la hausse de la RPLP au niveau maximal ou l’introduction d’une redevance sur le transit lourd alpin.
Le Conseil fédéral compte maintenir les indemnités d’exploitation pour le transport combiné non accompagné jusqu’en 2026. Les subsides déjà prévus dans le plan financier pour 2022 et 2023 seront augmentés, respectivement de 10 et 15 millions de francs, puis s’élèveront en moyenne à 30 millions de francs par an pour les années 2024 à 2026. Le secteur du transport suisse réclame cependant davantage de mesures. De manière concrète, les subsides devraient être garantis jusqu’à l’aménagement des voies d’accès en 2030 et s’élever à 55 millions de francs par année dès 2024. Cela correspondrait à environ la moitié du montant des contributions d’exploitation actuelles. En outre, la branche plaide en faveur d’une convention entre la Suisse, la Belgique et la France au sujet de l’aménagement du corridor de la rive gauche du Rhin afin d’accroître les capacités et la sécurité d’approvisionnement.
L’Initiative des Alpes se réjouit que la branche des transports confirme l’une de ses exigences de longue date. « Tant que l’objectif de transfert n’est pas atteint, les indemnités d’exploitation doivent être maintenues », argue Jon Pult, conseiller national et président de l’Initiative des Alpes. Toutefois, cela ne sera pas du tout suffisant. Les exigences de la branche des transports ne suffiront qu’à maintenir les courses poids lourds à travers les Alpes au niveau actuel, pour atteindre l’objectif de transfert à moyen terme toutefois, d’autres mesures seront nécessaires, dans le trafic lourd routier également. « Chaque année, notre société supporte des coûts massifs non couverts par le transport routier. Pour créer une vérité des coûts et des conditions de concurrence équitables entre le rail et la route, il faut hausser la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP) au niveau maximal ou introduire une taxe sur le transit alpin », affirme Jon Pult.
Et dans la foulée, il faudra prendre en considération les émissions de CO₂ de chaque camion dans le calcul de la RPLP. Ainsi, les nuisances environnementales et climatiques seront réglées équitablement et conformément au principe du pollueur-payeur, selon la devise : celui qui émet plus de CO₂ devra payer plus. Cela fera en outre progresser le transfert du trafic de marchandises de la route au rail souhaité par le peuple, l’alternative la plus respectueuse de l’environnement dans le transport de marchandises restant en effet le chemin de fer électrique alimenté par des énergies renouvelables.