13. novembre 2019

Les mesures présentées dans le rapport sur le transfert 2019 du Conseil fédéral redynamiseront la politique de transfert suisse. L’Initiative des Alpes espère que la mise en application prévue des instruments de réglage financiers combinée à l’achèvement de la NLFA en 2020, soit une étape capitale dans l’objectif de transfert. Pour parvenir à atteindre les objectifs climatiques fixés par le Conseil fédéral l’été dernier, le transfert du trafic à un système ferroviaire 100 % électrique devient également essentiel. « Face au réchauffement climatique, le trafic de marchandises doit lui aussi assumer ses responsabilités et la politique mettre en œuvre les mesures correspondantes », affirme Jon Pult, président de l’Initiative des Alpes et nouvel élu au Conseil national.

Le nombre légal de camions en transit alpin s’élève à 650 000 par an, ils sont cependant encore 941 000 à avoir traversé les Alpes suisses en 2018. L’objectif de transfert ne sera donc pas atteint cette année non plus. « Bien que la tendance de ces dernières années soit celle recherchée, il est nécessaire d’intensifier la politique de transfert. C’est la seule manière de parvenir à une situation juridiquement conforme dans un avenir proche », dit Django Betschart, responsable politique de l’Initiative des Alpes. Depuis la mise en service du tunnel de base du Saint-Gothard, il a été confirmé que les infrastructures ne suffisent pas à elles seules pour obtenir l’effet de transfert souhaité par l’électorat. Le Conseil fédéral doit adopter de nouvelles mesures efficaces.

Dans ce contexte, l’ensemble des mesures qui visent à renforcer la politique de transfert, présentées dans le rapport sur le transfert 2019 est un pas dans la bonne direction. « Madame la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga en tant que cheffe du DETEC confère un nouvel élan à la politique de transfert de la Confédération. Nous espérons que les nouvelles incitations financières au transfert du trafic, combinées avec l’achèvement en 2020 du tunnel de base du Ceneri et du corridor 4 mètres sur l’axe du Gothard, conduiront à une importante réduction du nombre des poids lourds traversant les Alpes », ajoute Django Betschart. Bien que les mesures aient été annoncées, l’Initiative des Alpes ne se montre que prudemment optimiste, un long chemin restant à faire jusqu’à la vérité des coûts dans le trafic de marchandises et à des conditions équitables pour la route et le rail.

Les élections fédérales du 20 octobre 2019 ont montré de manière impressionnante que la population souhaite une politique climatique ambitieuse. Le Conseil fédéral a également fixé, il y a peu, un nouvel objectif climatique pour la Suisse : devenir climatiquement neutre d’ici à 2050. « Le trafic de marchandises n’est pas exclu dans la réalisation de cet objectif. Et en fixant un objectif, le travail n’est pas encore fait, il faut aussi agir » dit Jon Pult. « Il faut transférer le trafic de marchandises à un système ferroviaire 100 % électrique. Pour y parvenir, des mesures politiques sont nécessaires ». Celles-ci manquent dans le rapport sur le transfert. C’est pourquoi l’Initiative des Alpes revendique

  • une RPLP qui prend en compte les émissions de CO2 des camions,
  • ainsi que des valeurs limites de CO2 ambitieuses pour les poids lourds neufs (objectifs de flotte pour les véhicules neufs).

Ces deux mesures sont adéquates pour promouvoir un transport de marchandises par les Alpes respectueux du climat et renforcer la politique de transfert. Jon Pult : « Ce n’est qu’avec des mesures efficaces dans la politique de transfert que l’objectif de transfert à court terme et l’objectif climatique du Conseil fédéral à moyen terme peuvent être atteints. C’est pourquoi, il ne faut pas perdre de temps et faire progresser de manière décisive le transfert du trafic ! »

Dans le cadre du présent rapport de transfert, la Confédération a procédé à une analyse des risques liés au transport de marchandises dangereuses. « L’analyse des risques met en évidence que, quel que soit le mode de transport, les risques sont importants en cas d’accident impliquant des matières dangereuses » a déclaré Mathias Reynard, membre du comité de l’initiative des Alpes. « Il n’en demeure pas moins que pour la population riveraine et l‘environnement, il faut stopper le passage des milliers de véhicules transportant des marchandises dangereuses par le col du Simplon ». Pour l’Initiative des Alpes, il faut interdire le transport les marchandises particulièrement dangereuses, qui doivent être fabriquées localement ou remplacées.

P.S. : vous trouverez ici la vidéo d’information de l’Initiative des Alpes sur le rapport sur le transfert 2019. Sur demande, la vidéo peut être mise à disposition en format MP4.