L’Initiative des Alpes constate avec satisfaction que le nombre de poids lourds transitant par les Alpes a légèrement baissé. Mais il y a toujours 450 000 camions de trop qui traversent les cols alpins suisses – 450’000 de plus que ce que la Constitution et la loi permettent. C’est la raison pour laquelle l’Initiative des Alpes engage le Conseil fédéral à respecter la volonté populaire et mettre en œuvre des solutions innovantes – comme une bourse du transit alpin – afin d’atteindre l’objectif de transfert de 650 000 poids lourds par année. « Les chiffres montrent clairement que, dans le transfert du trafic de la route au rail, un énorme potentiel reste inexploité. Le transfert n’a pas échoué, au contraire, le potentiel reste immense » affirme Fabio Pedrina, président de l’Initiative des Alpes. La diminution en 2013 des trajets poids lourds transalpins n’arrive pas à masquer le fait que le Conseil fédéral est resté les bras croisés. « Une détermination politique ferme et une stratégie de négociation appropriée sont indispensables pour parvenir à atteindre cet objectif de transfert » ajoute-t-il.
En vue de la mise en exploitation en 2016 du tunnel de base du Gothard, des mesures politiques décisives doivent impérativement être prises. Toutes les études, celle du Conseil fédéral incluse, ont prouvé que l’ouverture de la nouvelle liaison ferroviaire à travers les Alpes, bien que plus rapide, n’est à elle seule pas assez incitative pour transférer le transport de marchandises de la route au rail. « Des mesures complémentaires sont indispensables, sinon le tunnel de base se révèlera être un mauvais investissement des deniers publics » explique Fabio Pedrina. Ici aussi, la volonté populaire n’est pas prise au sérieux: « En 1992, la population suisse a approuvé la construction des NLFA parce qu’elle veut que le transport des marchandises se fasse par le rail. Le Conseil fédéral doit aujourd’hui lui fournir la preuve par l’acte. »
Les nouveaux chiffres montrent que, dans les transports de marchandises transalpins, la part du rail a augmenté de 2,7%. Ce résultat est aussi réjouissant que de constater l’augmentation de confiance des transporteurs dans le trafic marchandise ferroviaire. « Le transfert est donc possible malgré toutes les prévisions alarmistes » dit Fabio Pedrina.
On peut constater également que, dans l’ensemble, la circulation au Gothard est stable depuis des années, contrairement à celle des agglomérations qui s’est accrue de manière fulgurante. C’est pour-quoi, il est tout à fait erroné de planifier un deuxième tube au Gothard. Premièrement, il saboterait le transfert du trafic de marchandises de la route au rail décidé par le peuple ; deuxièmement, les ressources financières limitées doivent être investies dans les agglomérations et autres régions, là où se posent des problèmes de circulation plus urgents. Par conséquent, l’assainissement du tunnel existant, sans construire un deuxième tube, est suffisant au Gothard. Un chargement performant des voitures et camions permettra d’assurer une liaison pendant le temps de la rénovation et coûtera trois milliards de moins que la construction d’un second tube !
Contact :
Fabio Pedrina, président de l’Initiative des Alpes, 079 249 29 42
Isabelle Pasquier, coordinatrice pour la Suisse romande, 078 614 04 15