Ce sont 863 000 camions au lieu des 650 000 fixés par la loi qui ont traversé les Alpes en 2020. Il ne sera possible de transférer les marchandises de la route vers le rail que par des actions déterminées. Chaque année, la branche des transporteurs doit à la collectivité des coûts environnementaux qui s’élèvent à 1,5 milliard de francs. Pour parvenir à une vérité des coûts dans le secteur du trafic lourd, la future RPLP doit être conçue de manière à respecter le principe du pollueur-payeur. De plus, son montant doit augmenter sensiblement.
Le transfert piétine de nouveau, au grand dam de l’Initiative des Alpes. La baisse du nombre de camions est dû à la réduction temporaire de l’activité économique causée par la pandémie. La part du transport ferroviaire n’a pas augmenté et les chaînes de livraison sont restées les mêmes. Par rapport à l’année précédente, les véhicules lourds ayant traversé les Alpes suisses en 2020 ont diminué de 4,05 %. Dans le même temps, le volume de marchandises transportées par le rail a chuté de 6,2% l’année dernière. La part du rail sur l’ensemble du transport de marchandises à travers les Alpes a baissé à 71,9 % (-0,5 %). Malgré la stagnation économique, l’objectif de transfert est encore loin d’être atteint. La politique suisse doit agir rapidement.
Nouveau plafond pour une RPLP calculée selon le principe du pollueur-payeur
La pièce maîtresse de la NLFA avec les tunnels de base du Lötschberg, du Gothard et du Ceneri est construite et en exploitation. Les infrastructures sont donc à disposition et permettraient d’augmenter la part du fret ferroviaire. Une politique de transfert efficace est nécessaire à présent afin d’atteindre le plus rapidement possible et de manière durable l’objectif de transfert légal. Avec le rapport sur le transfert 2021, le Conseil fédéral a la possibilité de donner un nouvel élan au transfert en proposant des mesures efficaces au Parlement. Le perfectionnement de la RPLP (redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations) est là une bonne opportunité : en plus de se concentrer sur les émissions climatiques des camions, une augmentation générale de la RPLP est nécessaire afin d’atteindre une plus grande vérité des coûts et de transférer davantage de marchandises sur le rail. Les relevés de la Confédération montrent qu’actuellement, des coûts externes de 1,5 milliard de francs comprenant les coûts pour les polluants atmosphérique, le bruit, les embouteillages, les poussières fines, l’utilisation de surface et de ressources ne sont pas compensés de manière équitable mais sont répercutés sur la collectivité. Une RPLP calculée selon le principe du pollueur-payeur doit remédier à cet abus. Son plafond doit être à nouveau abordé dans l’accord sur les transports terrestres avec l’UE L’année européenne du rail est le moment idéal pour s’attaquer à cette augmentation.
Moins de dépendance et plus de circuits économiques régionaux
La crise sanitaire a mis en évidence une dépendance à l’égard des pays étrangers et l’extrême longueur des chaînes d’approvisionnement dans le monde. Le récent blocage du canal de Suez par un porte-conteneurs a été un exemple de plus. Une production plus proche du consommateur signifierait moins de transports et moins de camions sur les routes. L’Initiative des Alpes s’engage à renforcer les cycles économiques régionaux et à éviter autant que possible les transports absurdes.