Le nombre de poids lourds traversant les Alpes étant encore trop élevé, l’Initiative des Alpes envisage de lancer une nouvelle initiative populaire contre le passage de camions fonctionnant au carburant fossile dans les Alpes suisses. En outre, les 650 000 poids lourds encore autorisés par la loi devront transporter les marchandises à travers les Alpes de manière plus respectueuse du climat.
Le président Jon Pult déclarait à l’occasion de la fête anniversaire du trentenaire de l’Initiative des Alpes que le transport de marchandises à travers les Alpes devait devenir au plus vite climatiquement neutre.
Des solutions techniques existent déjà aujourd’hui. A partir de 2021, la Suisse disposera de deux lignes ferroviaires à la pointe de la technique pour le trafic longue distance. En outre, le développement technologique dans le domaine de la mobilité électrique et des systèmes de propulsion de substitution est également rapide dans le secteur du trafic lourd routier. Cette évolution permettra bientôt de transporter des marchandises par la route sur des distances de plus en plus longues et de manière climatiquement neutre, c’est-à-dire sans moteur à combustion fossile.
Jon Pult invite donc à « veiller à ce que cette évolution technologique soit politiquement encadrée et accélérée dans l’intérêt du climat, des Alpes et d’un secteur des transports efficace et compétitif. »
Pour atteindre ces objectifs, l’Initiative des Alpes compte débattre au cours de son année anniversaire la mise en œuvre de ce futur plan et d’en déterminer l’agenda à moyen et long terme une fois que l’objectif de transfert aura été atteint.
En plus des efforts à faire pour réduire et transférer le trafic, Jon Pult propose un plan concret en trois points pour la décarbonisation du trafic lourd en Suisse :
- dès 2020, classement des camions dans des catégories de RPLP en fonction de leurs émissions de CO2. Celui qui émet plus de CO2 paie une redevance plus élevée. Ainsi, le principe du pollueur-payeur est appliqué de manière stricte dans le secteur du trafic lourd également. Cela favorise le transfert du fret au rail et l’innovation technique sur la route ;
- dès 2030, entrée en vigueur d’une interdiction d’homologation pour les camions fonctionnant au carburant fossile. Cela se répercutera favorablement sur le transfert et sur l’innovation ;
- dès 2035, entrée en vigueur d’une interdiction de circuler pour les camions fonctionnant au carburant fossile sur les cols alpins. La communication précoce de cette interdiction crée une sécurité de planification et stimule l’innovation.
Ces propositions seront maintenant discutées en interne par le comité et le Conseil des Alpes et soumises aux membres pour décision l’année prochaine. Jon Pult n’exclut pas aujourd’hui déjà la possibilité d’une nouvelle initiative populaire pour mettre en œuvre ces plans d’avenir.