C’est grâce à la pression tenace et au travail de persuasion de l’Initiative des Alpes que l’espace alpin, qui souffre du trafic de transit, peut profiter encore d’un moment de répit. En allouant un plafond des dépenses annuel de 55 millions de francs, le Parlement approuve un encouragement financier du transport ferroviaire à travers les Alpes qui se prolongera jusqu’en 2030, évitant ainsi un revers pour la protection des Alpes. Si cet encouragement du transport combiné respectueux de l’environnement avait expiré prématurément, les Alpes aurait été à nouveau menacée par le nombre toujours plus important de camions sur ses routes.
Actuellement, le trafic combiné à travers les Alpes est subventionné à raison d’un peu plus de 100 millions de francs par année. Avec la mise en exploitation du tunnel de base du Ceneri et l’achèvement du corridor 4 mètres, la NLFA est donc bientôt terminée et la Confédération avait décidé de supprimer progressivement ce soutien financier. Cependant, les gains de productivité réels en relation avec la mise en service de la NLFA accusent un certain retard sur les prévisions faites autrefois. En raison des retards dans la construction du corridor ferroviaire à l’étranger, les trains de plus de 700 mètres de long ne peuvent pas encore circuler. De plus, en raison de la déclivité de la voie à certains endroits, les trains doivent être tractés par deux locomotives au lieu d’une.
Les succès du transfert étaient en jeu
Le Conseil fédéral avait donc proposé au Parlement de prolonger la promotion du transport combiné jusqu’en 2026 à raison de 30 millions de francs par an. Cela aurait eu pour conséquence une réduction de 70% du soutien financier qui aurait été disproportionnée par rapport aux augmentations de productivité attendues dans les transports de marchandises ferroviaires à travers les Alpes dans quelques années. L’Initiative des Alpes s’est engagée à rendre les membres du Parlement attentif au fait que ce montant ne suffirait pas pour maintenir la compétitivité du transport combiné et qu’un retour à la route serait sérieusement à craindre, retardant par la même occasion l’objectif de transfert soutenu par le peuple et ancré dans la loi. L’Initiative des Alpes est satisfaite de constater que cet argument a convaincu une grande majorité du Parlement. Celui-ci a donc réajusté le plafond des dépenses en fixant un montant annuel de 55 millions de francs jusqu’en 2030 afin de ne pas compromettre les succès durement acquis en matière de transfert modal.
Promouvoir le TCNA, combler le déficit de productivité
La voie d’accès à la NLFA passera-t-elle en France ?
Compte tenu des retards dans la construction des voies d’accès allemandes à la NLFA, le Parlement a mandaté également le gouvernement de négocier un traité international avec la France et la Belgique pour la réalisation d’un itinéraire de substitution, ce que soutient l’Initiative des Alpes. Ainsi, les problèmes de capacité existants sur la ligne de la vallée du Rhin en Allemagne pourront être résolus de manière pragmatique tout en mettant à disposition un itinéraire de substitution lors de travaux de construction ou lors de dommages à l’infrastructure.
Transparence des coûts dans le trafic de marchandises routier !
L’objectif de transfert modal n’ayant pas été atteint et de loin, l’Initiative des Alpes revendique des mesures encore plus ambitieuses pour un aménagement écologiquement durable du trafic de transit. Des mesures en faveur du transfert modal sont nécessaires, tout particulièrement dans le transport routier. Dans sa forme actuelle, la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP) ne couvre que le tiers de tous les coûts externes générés par le trafic lourd, ce qui rend les transports de marchandise par la route meilleur marché, malsains pour les habitant-e-s le long des axes routiers et nuisibles pour le climat et l’environnement. La transparence des coûts entre les modes de transports est ainsi biaisée. Plus vite une vérité des coûts dans le trafic routier sera créée et plus vite nous pourrons réduire les subventions dans le transport ferroviaire. Tout le potentiel de la RPLP doit être utilisé au plus vite selon les possibilités définies dans l’accord sur les transports terrestres. Dans l’intérêt des objectifs climatiques de la Suisse, la RPLP devrait à l’avenir être davantage axée sur les émissions de CO2 des poids lourds.