Le transport routier de marchandises par voitures de livraison a explosé. Par conséquent, il serait équitable que les voitures de livraison payent également des redevances qui couvriraient les charges environnementales dont elles sont responsables. Dans le même temps, le Conseil des Etats veut mettre fin à la sous-enchère sociale et réglementer les temps de repos et de travail des chauffeurs. L’Initiative des Alpes accueille favorablement ces deux motions qui représentent une étape vers un transport de marchandises plus équitable et plus respectueux de l’environnement.
L’introduction de la RPLP a entraîné une exploitation commerciale accrue des voitures de livraison jusqu’à 3,5 tonnes. Ceci est compréhensible vu que ces véhicules ne sont pas soumis aux redevances et que le temps de travail des chauffeurs n’est pas légalement régulé. En conséquence, le kilométrage de ces véhicules a augmenté de 60 % depuis l’an 2000. Les statistiques montrent une proportion élevée de véhicules en Suisse dont le poids se situe juste en-dessous de la limite de 3,5 tonnes de la RPLP. La branche des transports exploite ces véhicules légers plus souvent, pour le remplacer les véhicules de plus de 3,5 tonnes, ce qui est non seulement inefficient mais aussi absurde du point de vue écologique. Avec ces deux motions, le Conseil des Etats compte réguler maintenant le transport par voiture de livraison jusqu’à 3,5 tonnes.
Couverture des coûts externes
Avec la motion « Transport de marchandises par route. Égalité de traitement », le conseiller aux Etats de Nidwald, Hans Wicki, demande que les voitures de livraison de moins de 3,5 tonnes utilisées pour le transport paient les coûts environnementaux qu’elles occasionnent à l’avenir – par analogie avec la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations RPLP pour les véhicules utilitaires de plus de 3,5 tonnes. Ce qui est logique, car même les voitures de livraison les plus petites produisent des émissions élevées d’oxyde d’azote (NOx) et polluent donc gravement l’environnement.
Répercuter les coûts des dommages à l’environnement et au climat à la collectivité n’est pas convenable. Il faut donc créer des incitations au transfert vers le rail en percevant des redevances sur ces transports. Il est souhaitable que des coûts plus réels soient établis dans le transport routier de marchandises.
Dispositions sur le temps de travail et de repos
Actuellement, on constate une augmentation de chauffeurs de voitures de livraison surmenés et épuisés, qui roulent même de nuit sur les axes de transport, ce qui est d’autant plus dangereux. La motion « Temps de travail et de repos. Égalité de traitement » du conseiller aux Etats du canton d’Uri Josef Dittli veut adapter les dispositions sur le temps de travail et de repos des chauffeurs de voitures de livraison (à partir de 2,5t) dans le transport routier et les mettre sur pied d’égalité avec les dispositions existantes dans le transport lourd tout en tenant compte des développements de l’Union européenne.
« Cette revendication a pour but de lutter contre les fausses incitations en faveur des petits véhicules de transport, permet une concurrence plus équitable entre les différents modes de transport et favorise ainsi le transfert écologique vers le rail », assure Django Betschart, directeur suppléant de l’Initiative des Alpes.
Pour l’Initiative des Alpes, il est important que le Conseil national adopte à présent ces deux motions. De cette façon, il élimine les incitations pernicieuses dans le transport routier de marchandises. Cela profitera non seulement à l’environnement mais aussi aux chauffeurs et renforcera l’effet de transfert vers le rail.